On peut préférer ne pas s’en mêler
Le harcèlement est une pathologique de la solitude. On vise en priorité les personnes isolées. Celles qui ont des alliés ou des amis en sont éloignées.
Les mères élevant seules leurs enfants, les travailleurs en situation précaire qui ont, plus que d’autres, la crainte de perdre leur emploi, mais qui ne sont pas dans un réseau de solidarité, sont des proies faciles.
Pour progresser sans encombre dans un grand groupe ou dans une grande administration, il faut savoir faire les bonnes alliances au bon moment. A une époque où on note un individualisme de plus en plus grand des salariés, avec un éclatement des collectifs de travail, on constate paradoxalement une importance accrus des réseaux. Cela signifie qu’il ne faut pas avoir d’ennuis avec sa hiérarchie et aussi ne pas faire de vagues ni se différencier du groupe.
Si la personne garde des amitiés au travail, on fait en sorte de l’isoler, de la mettre dans une sorte d’exil intérieur. C’est l’agresseur, surtout quand il ‘agit d’un supérieur hiérarchique, qui fixe seul les règles de communication : on ne doit pas parler au salarié ciblé, on doit faire en sorte qu’il n’ait pas les informations etc. Cela est aggravé dans les systèmes très hiérarchisés où il n’est pas question d’aller parler au directeur à l’échelon au-dessus.
L’agresseur isole la personne ciblée pur qu’elle ne puisse pas se plaindre à d’autres et éventuellement être soutenue. D’ailleurs, passé un certain temps de harcèlement, celle-ci n’ose plus aller vers les autres car elle craint d’être rejetée.
Prenant appui sur une enquête menée auprès des centaines de personnes qui lui ont adressé des témoignages écrits, Marie-France Hirigoyen affine ici son analyse et précise la notion, pour éviter que le terme soit utilisé abusivement et à contresens. Y a-t-il une spécificité de la victime ? Un profil de l’agresseur ? Des cas de fausses allégations ? Comment démêler le vrai du faux ? Qu’est-ce qui n’est pas du harcèlement moral ? Comment repérer ce qui en est ? Quels contextes de travail favorisent les procédés pervers ?
Ce livre, nourri de nombreux cas concrets, répond avec précision à ces questions, sans esquiver la complexité des situations. Enfin, convaincue que l’organisation du travail est une donnée nécessaire mais pas suffisante pour expliquer le phénomène, l’auteur consacre la dernière partie du livre à la prévention sur le lieu de travail et auprès des professionnels, en redonnant un sens fort à l’éthique et à la responsabilité individuelle. Un livre indispensable pour tous ceux qui sont concernés directement ou indirectement par le harcèlement moral.
Dès la première phrase de Malaise dans le travail, Marie-France Hirigoyen reconnaît sans fausse modestie la part prise dans cet aboutissement législatif : « Ignoré en France jusqu’à la parution de mon livre précédent, le harcèlement moral au travail est devenu depuis deux ans une préoccupation sociale forte ». Mais le médecin ne se repose pas sur ses lauriers. Dans cet ouvrage sous-titré « Harcèlement moral. Démêler le faux du vrai », elle pousse plus loin son analyse.
Je vends ce livre ICI : http://bibliothequecder.unblog.fr/2014/09/15/malaise-dans-le-travail/
Rejoindre mon blog http://bibliothequecder.unblog.fr/ (bibliothèque)