La relation d’Esprit cosmique et télépathie
Une définition récente de la télépathie la décrit en ces termes : « Si un individu a accès à une information non disponible pour un autre, si certaines conditions étant remplies et les canaux sensoriels connus rigoureusement contrôlés, le second individu peut démontrer qu’il a de cette information une connaissance suffisamment étendue pour être incompatible avec son acquisition par l’autre moyen possible ; la divination par hasard.
On a des milliers de compte rendus sur ce qui semble être une communication de ce genre entre deux personnes ayant déjà de puissants liens affectifs. Le témoignage est pour une large part anecdotique et traite en général de la connaissance de crises affectant l’un des membres d’un couple – mari/femme, parent/enfant, frère/soeur – qui se trouve communiquée au moment où les crises de produisent à l’autre membre, alors ailleurs. C’est entre jumeaux identiques, qui souffrent des mêmes maladies aux mêmes époques et paraissent mener des vies très similaires, même séparés à la naissance, que ce rapport est, dit-on, le plus efficace. Ces comptes rendus sont intéressants mais presque impossible à vérifier rétrospectivement et n’offrent aucun indice réel quant à la nature et à l’origine de la télépathie.
La tentative la plus scrupuleuse pour cacher volontairement à un individu la connaissance d’un fait donné pour voir qu’il pourrait deviner correctement l’énigme est le travail effectué par Rhine et ses collègues à Duke Université. Ils partirent de l’idée répandue qu’il existe une zone de l’expérience humaine où les gens paraissent connaître, par « flair » ou « intuition » des choses situées hors de la portée directe de l’œil ou de l’oreille, et la soumirent à des expériences de laboratoire dans des conditions telles qu’on puisse calculer les chances que la connaissance soit acquise par pure coïncidence. Ces travaux débutèrent au début des années 1930, où Rhine utilisa pour la première fois le terme de perception extrasensorielle, ou PES, pour décrire le processus, et inaugura une interminable série de test consistant à deviner des cartes.
Rhine employa le jeu de Zener, formé de vingt-cinq cartes comportant cinq symboles ; carré, cercle, croix, étoile et lignes ondulées. Dans n’importe quel test, le résultat fortuit est de cinq sur vingt-cinq, mais dans toute une variété de situations expérimentales avec un certain nombre de sujets, Rhine constata que, nombre de fois, les résultats étaient si élevés qu’ils avaient des chances de plus d’un million contre un par rapport au hasard. Une fois une fillette de neuf ans provenant d’un foyer malheureux marqua vingt-trois points lors d’un test à son école et, amenée au laboratoire de Duke par un expérimentateur auquel elle s’était attachée affectivement, réussit à deviner correctement toutes les vingt-cinq cartes.
En des tests ultérieurs, les enregistrements d’EEG montrèrent des modifications spectaculaires semblables dans les courbes cérébrales de l’émetteur aussi bien que du receveur et le groupe de Popov relata : « Nous avons détecté cette inhabituelle activation du cerveau entre une et cinq secondes après le début de la transmission télépathique. Nous la détections toujours quelques secondes avant que Nicolaiev eût la perception consciente de recevoir un message télépathique. Au début, il se produit une activation générale, non spécifique, de sections antérieures et moyennes du cerveau. Si Nicolaiev est sur le point de capter consciemment le message télépathique, l’activation cérébrale ne tarde pas à devenir spécifique et passe aux régions postérieurs, afférentes du cerveau » A la réception de l’image de quelque chose comme un paquet de cigarettes, l’activité cérébrale de Nicolaiev était localisée dans la région occipitale, associée à la vue, et quand le message consistait en une série de bruits entendus par l’envoyeur, l’activité se produisait dans la région temporel du receveur, normalement associé au son.
La production de phénomènes télépathique sou psychokinésiques est encore assez rare pour être considérée comme anormale et il semble que chez de nombreux sujets la peur d’être capables de faire ce genre de chose provoque un état de confit qui les empêche activement de le refaire. Beaucoup de gens qui y parviennent, dont e gagne-pain ou le prestige dépend de la production de ces phénomènes, résolvent le conflit grâce à la dissociation. Ils entrent dans un état de transe où leur esprit conscient peut refuser toute responsabilité dans les événements, ou même ils deviennent «possédés par l’esprit » de quelqu’un d’autre, à qui il est possible de les attribuer ; le succès de ces trucs psychologiques pour éviter le conflit est démontré par le fait que maints sujets semblent ne rien se rappeler du tout de ce qui s’est passé pendant la séance. Pour certains la dissociation est facile, mais d’autres semblent passer à cet effet par des combats formidables. Hereward Carrington, un des anciens « dépanneurs » de la recherche psychique, décrivit l’état d’un sujet psychokinésique à la fin de sa séance comme « faible, épuisé, nauséeux, hystérique, le visage profondément ridé, malade physiquement et mentalement : une vieille femme brisée, ratatinée ». Il nota aussi que sa dépense d’énergie nerveuse était à son apogée en présence d’inconnus, quand sa crainte d’un échec, et par conséquent son degré de conflit était également élevé.