Le langage des dents est celui de l’âme
A mi-chemin entre extérieur et intérieur, la bouche est un sas interposé entre deux mondes. Les mots en sortent et la conscience s’y intériorise comme dans un temple. La bouche est un lieu de transition, de transformation: de la nourriture à un premier niveau, de soi à un niveau plus subtil. Transposé à l’âme, le processus de digestion qui commence dans la bouche s’apparente à une décantation, à la purification et au raffinement des éléments qui composent la personnalité, à la transformation de la matière vile en matière noble, telle que la rêvaient les anciens alchimistes. Une dent qui s’abîme est le signe qu’on est resté bloqué dans le passage, faute de pouvoir mener à son terme le processus de transmutation. Le langage des dents est celui de l’âme, de l’inconscient. Chaque problème dentaire est porteur de sens ou peut le devenir pour peu qu’on accepte l’initiation proposée. La bouche est un temple, une cathédrale dont chaque dent est un pilier qui possède une fonction et un sens bien précis. Aucune dent, fut-elle de sagesse, n’est superflue, chacune de nos trente-deux sculptures vivantes a sa place dans notre bouche. Si les anciens l’avaient compris, nous, les modernes, avons malheureusement oublié cette vérité. Tandis que la science progressait, le sens sacré de nos dents s’est perdu.
Pour beaucoup, la dent n’est plus que ce corps inerte, sorte de cailloux planté dans nos mâchoires, dont la fonction se limite à mâcher et qu’on livre par nécessité aux soins du dentiste. La perte du sens nous a conduit à maltraiter nos dents. On n’hésite pas, par exemple, au nom de la « prévention » à extraire systématiquement les dents de sagesse au prétexte qu’elles seraient vouées à disparaître (ce qui est faux). Ces extractions mutilantes infligent souvent des dégâts irréparables à la cathédrale dentaire et à l’être. En effet, c’est par ces dents qu’on entre en contact avec le divin. Au dix-septième siècle on les surnommait les « dents du sens ».
Lever les blocages par le décodage de la mémoire dentaire
Tout problème dentaire est le signal d’une transformation intérieure à opérer, un appel à actualiser notre mémoire dentaire. Il appartient à chacun, par la prise de conscience, d’effectuer le nettoyage ou digestion des émotions engrammées, évitant ainsi au corps d’avoir à le faire à notre place.
Sur le plan intérieur, il arrive un point dans l’évolution personnelle où la mémoire dentaire doit être prise en compte. Faute de quoi, on se heurte à un blocage : la mémoire dentaire cristallisée fixe les problématiques passées et nous ramène sans cesse en arrière.
La première étape consiste à décoder les problématiques émotionnelles inscrites dans les dents grâce à l’analyse d’une radio panoramique. La seconde étape est de faire procéder à la dépose des éléments métalliques, cette dépose devant se faire en conscience sur la base des informations données par l’analyse psychodentaire. Ainsi des blocages anciens peuvent être levés et des transformations s’opérer.
Carie, déchaussement, usure, fracture, etc.: les moyens d’éliminer ses dents ne manquent pas. Le type de problème qu’une personne développe de manière préférentielle dépend de son tempérament et de ses croyances les plus inconscientes. Les caries touchent plus particulièrement les personnes qui se nient, qui croient qu’elles n’ont pas droit à la parole et ravalent leurs besoins et leurs émotions pour ne pas gêner leur entourage. Le déchaussement se développe sur un terrain psychologique où domine le sentiment d’être impuissant, trop faible pour faire face aux épreuves et aux stress de la vie. Le déchaussement touche les personnes qui au plus profond d’elles-même, et souvent à leur insu, se sentent dépendantes des autres, incapables de subvenir seules à leurs besoins.
Aussi paradoxal que cela paraisse, éliminer ses dents par le déchaussement, par la carie ou un autre moyen, représente une tentative inconsciente de se soulager en s’empêchant de ressentir l’insupportable. Chaque problème qui touche nos dents est donc porteur d’une intention positive. C’est cette finalité inconsciente qu’il faut absolument comprendre et identifier, sous peine d’engager un combat perdu d’avance contre soi-même. D’un côté je m’acharne à vouloir remettre une dent alors que de l’autre j’ai, comme Quentin, le besoin inconscient mais viscéral de l’éliminer pour ne plus ressentir l’information ou le contenu souffrant qu’elle véhicule. L’apparition d’un problème signe l’impérieux besoin de libérer une souffrance en rapport avec la dent. Le faire par la prise de conscience, tout en faisant soigner la dent par le dentiste, évite que le processus de destruction ne se poursuive inexorablement. Dans le cas contraire, le corps poursuit à sa manière le travail d’élimination et le délabrement se poursuit malgré les soins engagés.
C’est tout l’objet du décodage du langage des dents que d’amener la personne à identifier le besoin de mieux-être qui se cache derrière son problème dentaire. Dès lors qu’elle le comprend, elle peut y répondre autrement qu’en détruisant ses dents. Le véritable travail de reconstruction de soi peut commencer en collaboration avec le dentiste.
Bonjour, je découvre l’existence de votre lettre en prise à la résolution d’un problème personnel avec la dent 22§
Je suis médecin et surtout chercheur depuis plus de 30 ans et ai suivi les cours d’Albert Roths.
Votre livre m’interpelle donc beaucoup, d’autant que je tente depuis toujours d’établir avec des méthodologies particulières liées à mes recherches personnelles, des diagnostics les plus pointus (anthroposophiques notamment).
Je suis en cours d’affrontement (le mot est représentatif de mon appréhension) avec mon dernier dentiste, élève de A.Roths aussi mais apparemment pressé de se désengager, hélas), aparemment cette dent 22 me donne ce qu’on appelle la maldie du chaudron: les jambes plongées dans un chaudron en ébullition et qui donne des brûlures incontrôlables et violentes en permanence, le chemin du suicide…
Merci pour votre contribution à m’éclairer , je reviendrai sans doute vous parler. Monique Meylan Guillemin Fondatrice du Centre de recherche pour l’art d’approche de l’Homme en Suisse (CREARE )en 1980