05 mars 2017 ~
Yaël n’avait aucune envie de juger. Elle assistait avec une analyse presque suspicieuse à son propre détachement. Curieusement, elle n’éprouvait aucune émotion. L’homme qui était venu ici sous l’identité de son père n‘était qu’un menteur, assurément à la solde des Ombres. Son propre père n’avait jamais eu vent de cette sinistre histoire. N’ayant jamais connu son grand-père, elle n’éprouvait pas la moindre peine à parler de sa mort, et l’homme qu’il avait été ne méritait pas d’apitoiement, malgré sa disparition tragique. Elle comprenait mieux maintenant pourquoi sa grand-mère était cette femme acariâtre et peu bavarde, pourquoi elle avait menti sur leurs origines, cachant qu’ils avaient vécu ici.

Mais ce François Mallan qui est venu … qu’a-t-il dit ?
Il m’a expliqué que ses parents avaient vécu là autrefois. Que sa mère était morte depuis peu et qu’il avait trouvé dans ses affaires des documents qui mentionnaient leur passage dans le pays. Il voulait pouvoir faire un trait sur son passé, il voulait savoir pourquoi on ne lui avait jamais parlé. Il venait de questionner pas mal de monde dans le cois, sans qu’on puisse le renseigner. Jusqu’à moi.
Yaël tenta de mettre de l’ordre dans les pensées qui l’assaillaient. Comme les Ombres avaient-elles pu venir jusqu’ici ? A la mort de ma grand-mère, au printemps, il y a un an et demi. Elles ont réussi à pénétrer chez elle, à fouiller dans ses papiers, à violer ses souvenirs
Cela signifiait que ça n’était pas seulement elle, Yaël, qui était sous surveillance mais toute sa famille. Une idée insoutenable lui vint à l’esprit concernant l’accident de sa mère. Elle la chassa aussitôt, avec une violence aveugle. Les Ombres se sont introduits chez ma grand-mère, avides de n’importe quelle information. Elles ont l’habitude de ça. Elles savent qu’il faut toujours fouiller, remuer le passé des familles pour remonter à la surface un secret bien gardé. Peut-être avaient-elles fait de même avec chaque membre de la famille.
Creusant sans arrêt, sans rien trouver de probant, jusqu’à ce moment. Elles devaient se montrer patientes et acharnées pour espérer obtenir un résultat. Les Ombres avaient ensuite organisé une plongée discrète pour voir si le cadavre y était encore. Elles avaient découvert la malle, peut-être l’avaient-elles même remontée à la surface pour pouvoir y mettre la bouteille au message sans abîmer le squelette ?
Depuis combien de temps surveillaient-elles Yaël ?
Un an et demi ? Deux Ans. Celui lui semblait fou. Pourquoi témoigner d’un investissement pareil ? En moyens, en hommes, en énergie ? Qu’avait Yaël de si particulier pour les intéresser à ce point ?
Henri Bonneviel détenait sûrement la réponse. Son pied heurta son sac et quelque chose de lourds à l’intérieur. Elle se remémora le revolver. Il aurait son utilité avant la fin de cette histoire.
On peut sourire à la lecture de ces mots, me traiter de paranoïaque, de conspirateur, certes. Mais je ne fais que mettre bout à bout les informations qui trainent. Allez-y, prenez votre ordinateur et allez sur Internet. Faites quelques recherches sur ces « délires » et vous constaterez qu’ils sont bien réels. Consultez les archives des journaux sérieux. Interrogez quelques historiens bien documentés. Feuilletez. Vous verrez.
Mais soyez prudents, car comme dans les fils, il arrive qu’en voulant raconter la vérité on finisse par avoir des problèmes. Dans un monde d’ultra-communication manipulée, où les peuples sont gouvernés et orientés par les mensonges d’une poignée d’individus qui ne servent que leurs propres intérêts, la paranoïa ne serait-elle pas l’instrument de survie moderne ?
Ne méprisons pas les vies sous prétexte qu’elles sont loin de nous. Ne méprisons pas la liberté sous prétexte que la nôtre n’est pas menacée. Car la liberté des nations et des peuples est un jeu de dominos, fragile. Les forces en action aujourd’hui ont bien compris que faire trébucher les dominos était trop risqué, alors elles les laissent debout, tout en suçant leur moelle de l’intérieur pour ne laisser que des enveloppes vides. Et la France n’échappe pas à la règle. Derrière tous les prétextes possibles, derrières des statistiques tronquées ou des faits sortis de leur contexte, on peut nous faire accepter bien des choses, bien des lois, bien des mesures restrictives.
La France est comme tous les autres pays, elle couvre ses mensonges, elle drape ses secrets habilement, voilà tout, il suffit de creuser. Ne soyons pas aveugles ou méprisants sous couvert d’une certaine finesse. J’invite tout le monde à cultiver, au contraire, son jardin de paranoïa. C’est aujourd’hui la seule clé pour comprendre réellement le monde.
Extrait du livre en VENTE sur ce blog ICI : LES ARCANES DU CHAOS
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