L’ABUS D’AUTORITE
Chiland parle de ce phénomène parfois induit ou majoré par l’appartenance du professionnel à une école ou à une doctrine spécifique : « L’adhésion à un groupe ou à une croyance risque de donner à certains cliniciens la certitude de leur valeur, car ils pensent posséder la vérité, ils auront du mal à entendre la parole du patient si elle est totalement opposée à la leur et prononceront un discours que l’autres pourrait recevoir ».
Cette optique nous renvoie à la problématique actuelle des références et des enseignements par trop spécifiques dont les contenus ne sont validés que par un auteur ou des groupes minoritaires, à partir d’une conviction personnelle, collégiale ou d’une doctrine philosophique. Nous citerons à cet égard les références qui enferment les problématiques des patients dans une seule et même étiologie. En citant une ou deux de ces références particulières, nous n’affirmons nullement qu’elles sont déviantes, nous postulons simplement qu’elles réduisent le champ d’exploration de la problématique individuelle propre à chaque sujet et à chaque histoire et qu’utiliser ou remodéliser avec excès, elles peuvent conduire des praticiens ou des faux-praticiens à des facilités d’abus.
Dans l’Amour clé du bien-être, l’auteur, médecin considère le besoin d‘être comme une nécessité primordiale. En quatrième de couverture, un résumé de son texte explique au futur lecteur ou patient :
« L’enfer (…) c’est être empêché d’être. Or les premiers coupables de ce crime contre nature sont les parents. Sous couvert d’amour, ceux-ci multiplient des interdits et les obligations pour faire de leurs petits des individus bien élevés. Pour échapper à la roue infernale de la frustration, d e l’agressivité, de la culpabilité et de la maladie… les poisons de l’âme devenant immanquablement les poisons du corps – l’homme doit identifier la haine qu’il éprouve à l’égard de ceux qui l’ont plongé dans l’enfer du non-être. Alors seulement il pourra accéder à la seule énergie de vie dans l’univers, les êtres, et les choses : l’AMOUR.
Dans cette approche, l’auteur considère que tous les troubles se réfèrent à une même étiologie liée à la haine ressentie pour les parents en réponse aux frustrations rencontrées. Dans une autre optique, nous pouvons citer également le concept de Parent-Flic développé par C.M Steiner, psychologue américain du groupe de psychiatrie radicale de Berkeley (Californie) : « Une personne dans son Parent-Flic n’a aucune force de conviction ni aucune puissance, sauf pour celui sur lequel elle a du pouvoir. Beaucoup d’hommes et quelques femmes ont eu un tel pouvoir, et ont causé à des millions de gens des malheurs inouïs. S’ils n’avaient pas eu de pouvoir, leur Parent-Flic les auraient réduits à l’état de petites créatures craintives et démentes ; le pouvoir est ce qui constitue ce qui rend le Parent-Flic dangereux, oppressif et destructeur. Dépouillés de leur pouvoir, les méchants peuvent être considérés, une fois de plus comme OK, en dépit de leur colère et de leur peur »….