Notre arme secrète
Tant il est vrai que l’Amour est non seulement notre arme secrète, notre loi intérieure, mais représente désormais la seule façon d’éviter la destruction apocalyptique. L’humanité est sur el fil du rasoir, entre son salut et sa perte. Son salut, c’est le passage dans l’ère du Verseau, promise à la réconciliation universelle. Sa perte résiderait dans le non-usage de l’Amour.
Car l’amour reste à mettre en pratique ; la sentence « nous sommes tous frères » relève trop souvent d’un idéalisme lénifiant auquel personne, en fait, ne croit vraiment. L’homme est peut-être un loup pour l’homme, amis il est temps que cela cesse. Regardons la réalité en face : nous sommes à l’heure du choix. Ou nous renonçons tous azimuts à la violence (de quelque nature qu’elle soit), ou nous sombrons dans le néant. Les bons sentiments ne servent à rien, il convient de les appliquer, de les réaliser. « Celui qui entend et ne met pas en pratique est comparable à un homme qui a bâti une maison à même le sol, sans fondations ; le torrent s’est jeté contre elle et aussitôt elle s’est effondrée ; et la destruction de cette maison a tété totale » (Luc VI, 49).
On a usé et abusé de la célèbre citation attribuée à Malraux, selon laquelle « le XXIè siècle sera religieux ou ne sera pas », sans vraiment mesurer la menace qu’elle implique. Malraux n’annonçait pas là une « tendance » à venir, un retour en vogue de la chose spirituelle – comme on prédirait le retour des pantalons à pattes d’éléphant ou du hoola-hoop. Il disait : « Prenez garde » L’important, en effet, c’est le second terme de l’alternative : « ou ne sera pas ». Cela signifie en claire que si l’on ne retrouve pas le vrai message des textes sacré, fait de partage, d’amour, de fraternité, alors l’humanité sombrera inéluctablement dans le néant et la destruction. Ou bien le monde du XXIè siècle s’ouvrira à l’Amour, ou bien il ne survivra pas…
Il s’agit de « tout l’amour du monde », le plus difficile à envisager pour nous, encore si désireux de fermer les yeux sur cette mondialité, si enclins à croire que nous ne sommes pas responsables de nos frères humains. La plus grande preuve d’amour que nous donne la Divinité, c’est sans doute d’avoir laissé intact notre lire arbitre. Nous restons maîtres de notre destin, et par là même responsables du sort de la planète. A nous de choisir le chemin que nous voulons emprunter…
Si nous choisissons la bonne voie – pas nécessairement la plus facile -, si après nous être servis de l’amour, nous apprenons à servir l’Amour qui vient de Dieu, cette énergie colossale nous sortira des affres de la matière. L’amour ainsi conçu sera non seulement source de joie, mais une fantastique trajectoire qui poussera chaque être à explorer ses limites supérieures. « L’Amour est fort comme la Mort », dit le Cantique des Cantiques (VIII,6). Je gagerais qu’il est plus fort qu’elle, quand il vient de Dieu et y mène. C’est « un feu apporté sur Terre », pour que les hommes s’aiment dans la dimension divine. A cet égard, les autres représentent – aussi – notre meilleur chemin vers la Divinité. Cet Amour que nous leur portons est une boussole vers la grâce. C’est sans doute pour cela que le Christ dit, dans ce geste célèbre qui montre le chakra du cœur : « Ceci est le passage qui mène au royaume de mon Père »….
Extrait du livre : LE TEMPS PRESENT de P.Rabanne
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