13 août 2016 ~ 0 Commentaire

A PROPOS DE LA BIBLE

 

Si un auteur, surgissant d’une province perdue au fond d’un continent inconnu, débarquait chez un éditeur avec un manuscrit écrit en une langue mystérieuse, s’il annonçait que son œuvre serait traduite en 1900 langues et dialectes ; qu’elle serait lue pendant deux millénaires par des centaines de millions de lecteurs sur tous les continents, parmi toutes les nations de la terre ; qu’elle inspirerait la fondation de trois religions universelles, de milliers de confessions et de sectes ; qu’elle provoquerait des évolutions et des guerres tout en suscitant avec autant d’ampleur des générosités mystiques et des héroïsmes inouïs ; que deux ou trois millénaires après avoir été écrite elle continuerait à se vendre sur tous les marchés de l’édition mondiale, et cela à des millions d’exemplaires par ; qu’enfin une vaste partie de l’humanité verrait en elle un ultime recours et son unique espoir de salut, est-il besoin de dire comment il serait reçu ?

bible

C’est cependant cette impossible gageure que la Bible réalise dans l’ordre de la pensée comme dans celui de sa transmission. Celle-ci, en effet, a forcé toutes les limites de l’espace et vaincu le temps. Ce livre d’Israël, écrit en hébreu, en araméen, et pour ce qui est du Nouveau Testament en grec, ne surprend pas seulement par l’universalité de la longévité de sa carrière ; il le fait plus encore peut-être en ce qu’il parle à l’homme en tous ses âges, dans toutes ses langues, à tous ses niveaux de conscience et de culture ; si un miracle est ce qui donne réalité à l’impossible, nous sommes là confrontés à un « miracle » dans le domaine de la communication universelle. Or, à l’âge atomique, il est possible de lire dans une lumière nouvelle ce document unique écrit aux âges du bronze et du fer.

L’homogénéité du vocabulaire a été vérifiée par référence à la Concordance avant de l’être à nouveau à l’aide de données électroniques. J’ai pu contrôler ma traduction non seulement verset par verset mais en suivant l’emploi de chaque terme du commencement à la fin des Livres ; grâce à cette méthode, j’ai pu découvrir aux mots de nouvelles résonances, des colorations insoupçonnées, irisations que révélaient leur place et leur degré de fréquence dans le texte.

Renouveler le vocabulaire de traductions bibliques qui reflétaient depuis deux millénaires la terminologie de la Septante puis de la Vulgate était l’un des buts de mon entreprise. Rapprocher le vocabulaire de ses significations étymologiques devait restituer au  texte sa souveraine liberté, ses ambivalences, ses ambiguités, ses difficultés, son mystère et dans la mesure du possible, sa musique. La gageur était, par-delà des siècles d’habitudes, de se dégager de toute idée préconçue, de tout dogmatisme théologique ou culturel de faire silence en soi pour mieux entendre, encore et toujours nouvelle, son admirable symphonie.

La sérénité des racines, la splendeur des sources aideront à la rencontre, en ce lieu privilégié de convergence, d’inspiration et de salut. La Bible est la source de trois religions mais elle n’appartient à aucune d’entre elles ni à personne. « Pourquoi Elohims s’est-il révélé dans un désert inaccessible «  ? interrogeaient les Rabbis d’Israël. Afin que personne ne puisse dire : « Son message m’appartient ».

Extrait p. 9 du livre en vente ici sur ce blog LA BIBLE ENTETE de Chouraqui 

La bibliothèque de Francesca http://devantsoi.forumgratuit.org/

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