Eh TOI IOSSEPH
Le narrateur a fini de camper les principaux personnages de l’épopée d e son peuple ; il a mis en scène les ancêtres éponymes des tribus d’Israel, des peuples et des lieux que nous rencontrerons à longueur de Bible. Cela fait, il narre la saga de Iosseph, longue et complexe, où de manière exemplaire, il démontre comment Elohims sait utiliser les faiblesses humaines dans le sens de la volonté.
Le récit prend désormais des dimensions nouvelles ; non plus histoire d’individus et de clans, mais histoire où la vie, le destin et les passions des personnes vont mettre en jeu des nations, l’Egypte pharaonique et le peuple d’Israel. Les hommes s’agitent, trébuchent, tombent et se lèvent pour retomber encore, victimes de leurs fautes ou de leurs ambitions, au gré de leur liberté. Mais tout cela n’est qu’apparence : Elohims est le meneur de notre tragicomédie humaine, son vouloir souverain triomphe seul. Ce « Roman » historique et métaphysique occupe les treize derniers chapitres de la Genèse.
Chaque partie de cette composition forme un tout parfaitement fondu dans un ensemble étonnamment cohérent et significatif ; l’analyste demeure confondu par la perfection des techniques d’écriture employées ici. Le grand art consiste à tout dire ou à tout sous-entendre, dans l’ascétique rigueur du langage ; ‘action se déroule en gardant son intensité dramatique, sur le plan d e l’historie comme de ses significations permanentes plus profondes.
La vente de Iosseph, sa descente en Misraims, son emprisonnement, son élévation au pouvoir et ses retrouvaille avec ses frères, la mort de Ia’cob , ses funérailles puis la mort de Iosseph articulent les quatre parties de ce « roman » d’une facture étonnamment moderne. La sagesse de Iosseph tend à expliquer pourquoi les Hébreux se sont établis en Misraïms.
Nous quittons la Mésopotamie et la terre de Kena’an pour l’Afrique et Misraïms où nous nous retrouvons, comme au temps de SaraÏ, à la cour des pharaons. Pendant tout le second millénaire, les sémites de l’Ouest font de fréquentes descentes en Misraïms ; une abondante documentation littéraire et artistique l’atteste dès le XIXè siècle – la fresque des Béni Hassan, qui montre l’arrivée d’une caravane sémite en Misraîms, dans son réaliste documentaire, constitue une étonnante illustration des derniers chapitres de la Genèse….
Extrait p. 60 du livre en vente ici sur ce blog LA BIBLE ENTETE de Chouraqui
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