14 février 2016 ~ 0 Commentaire

MON CORPS EST MON PAYS

 

Le connaître, veiller sur lui, l’aimer sous tous ses aspects est une tâche évidente, inscrite à mon rollet. Mais il est des tâches que l’on néglige, des évidences que l’on refus ou que l’on oublie.

terre

Je demeure dans un petit village. Le matin je fais le tour de mon jardin et parfois des champs du Pâtit. Ensuite le café, l’épicerie, la grande rue ; je salue au passage l’église du XIIè et son clocher carré. L’après-midi, je grimpe sur la colline, je marche tout du long de l’Ormeau Morrisson, la route étroite qui domine la vallée et les chemins de vigne. Je ne vais presque jamais me promener dans la vallée de la Meaulne. Hasard … Je m’en désintéresse, je l’oublie. Heureusement d’autres la protègent et l’aiment.

Mais au pays de mon corps. Si je néglige mes reins ou mes hanches, si je les efface plus ou moins de ma conscience, ils vont se déliter, ou entrer en dissidence. Mon corps est un tout qui ne peut vivre que dans l’harmonie de toutes ses parties. Une amusante comédie de Ménandre, l’auteur grec que jadis tous les lycéens connaissaient, raconte l’histoire d’une bataille entre les membres et l’estomac ; La conclusion était claire : les bras et les jambes ne pouvaient subsister sans l’estomac et vice versa. Il est indispensable que j’aie une image mentale stable et apaisée de mon corps, une image unifiée. Cela nécessite un long apprentissage.

A six mois l’enfant démêle mal son propre corps de son environnement immédiat. A trois ans il se dessine encore comme un objet rond sans bras ni jambes. A six ans enfin il se représente en entier, il habite le pays de son corps. Mais c’est un pays changeant. Le corps grandit, s’épanouit, mûrit, vieillit. Il se modèle suivant les événements, les rencontres, les heurs et les malheurs. Il se transforme tout le long des âges de la vie. Garder une image stable et harmonieuse de son corps est une tâche qui ne cesse jamais.

Souvent, nous sommes des exilés dans notre propre pays. Nous avons de nous-mêmes, vous , moi, une idée boiteuse, déformée. Nous éclairons à giorno le visage, la poitrine ou les mains, et laissons dans l’ombre de notre mental le dos, la nuque, les reins. Nous ne sommes parfois qu’une bouche, un nez, des cheveux, un sexe… Absents de la plus grande partie de notre corps, nous poussons l’aberration jusqu’à refuser, nier le droit à l’existence à des dents mal plantées, un ventre mou ou trop gros, un orteil mal gracieux…

« Ce pied-là ? Je ne le connais pas, moi ». Folie. Il faut assumer notre corps, le reconnaître pour patrie, collines et vallées, défauts et grâces. Si je renie mon corps, je me perds avec lui, et mon âme aussi. Comment faire pour habiter vraiment notre corps, cesser d’y vivre comme un étranger ?

La réponse est simple à énoncer, longue et difficile parfois à mettre en œuvre ; mais il n’y a pas d’autre chemin pour accéder à l’harmonie et à la paix. Connaître son corps, dialoguer avec lui, nouer des relations d’amitié, s’intégrer au pays de son corps est la base de toute relaxation.

« Une once de pratique vaut mieux que des tonnes de théories », dit le proverbe chinois. Ecoutons-le. Pour connaître son corps il faut le regarder, le voir de l’extérieur, comme un acteur à qui l’on cesserait de s’identifier. Devenir un spectateur dans la salle, un témoin, un observateur. Dans le courant de vos activités journalière s, vous vous arrêtez brusquement ; stop. Ne bougez plus. Regardez-vous.

Un pied en l’air, la tète curieusement penchée ; « Tiens ! J’ai la mâchoire crispée, les sourcils froncés, e t ce bras qui s’échappe, et ces épaules remontées ? Pourquoi ? Faites le tour de votre corps, examinez-le avec lucidité et bienveillance.. Souriez de tout ces mouvements inules ou incongrus, de ces tensions parasitaires.

Passez outre la crainte du ridicule, parlez à votre corps. Parlez à votre hanche, à votre épaule, à votre estomac….

Ne me croyez pas sur parole. Essayez, vous serez étonné du résultat.

EXTRAIT DU GUIDE DE LA RELAXATION :

De la bibliothèque que Francesca http://devantsoi.forumgratuit.org/

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