12 février 2016 ~ 0 Commentaire

RECRE TON UNIVERS IMPITOYABLE

 

pensée tristeLes adultes ont la mémoire courte … Contrairement à ce que beaucoup d’entre eux pensent, les cours de récréation tiennent plus de Dallas ou de Dynasty que de La petite Maison dans la Prairie. Conflits, alliances, jalousies, exclusions, bannissements, humiliations représentent en effet une partie du quotidien de chaque écolier. Il en est de même pour la compétition et pour la comparaison sociale.

L’impact de ces événements sur l’estime de soi est plus important que les parents n’ont tendance à le croire. En tout cas, lorsque nos patients à l’estime de soi fragile nous en parlent en thérapie, ils n’ont aucun mal à retrouver, certes a posteriori, des souvenirs de ce type parfois très violents ou humiliants. Ecoutons Marie-Claire, une assistante sociale de quarante ans :

« Je suis déjà allée en thérapie chez une psychologue alors que j’avais sept ou huit ans. C’était à cause de mes problèmes à l’école. Je n’aimais pas beaucoup cet univers ; Je me souviens très clairement des rentrées scolaires. J’étais terrifiée par la masse des élèves. Je les classais en deux catégories : ceux qui étaient plus forts et plus grands que moi, et ceux qui étaient plus dégourdis et plus populaires. Après quelques jours, je finissais par repérer une troisième catégorie de population, à laquelle je me rattachais sans joie ; les isolés martyrisables.

« Même mes bonnes performances scolaires ne me rassuraient pas ; en tant que bonne élève fragile, j’étais alors cataloguée parmi les « chouchous à lunettes » et persécutée en tant que telle. J’avais des complexes terribles sur moi, je me trouvais nulle et sans intérêt aucun. IL me semblait même que les autres ne s’étaient pas complètement rendu compte à quel point j’étais nulle. Je faisais des cauchemars où tout le monde me poursuivait pour me frapper ou me cracher dessus, je somatisais, j’avais toujours mal quelque part, surtout les dimanches soir, à l’idée de reprendre l’école le lendemain.

« Mais, bien sûr, je n’osais pas parler de tout ça mes parents : j’avais peur qu’ils ne me comprennent pas. Et puis, eux-mêmes ne me paraissaient pas si doués que ça, ils me faisaient un peu honte, je les sentais fragiles ».

Les enfants d’âge scolaire se livrent, sans que l’on s’en doute toujours, à des comparaisons sociales très attentives. Si on le leur demeure, la plupart d’entre eux sont capables de classer précisément leurs camarades dans différents domaines ; beauté, popularité, performances scolaires, etc … de se positionner eux-mêmes dans ce classement et d’en tirer les conclusions qui s’imposent : « Alexandra, elle est plus belle que moi, alors la maîtresse la préfère ». « Adrien m’a volé mon jouet, et j’ai pleuré, mais comme c’est lui le plus fort, il ne me l’a pas rendu ».

A partir d’observations rigoureuses en milieu naturel, des chercheurs ont pu établir des profils de comportements sociaux assez nets chez les enfants de vingt-quatre à trente-six mois.

-          Les « leaders » adoptent de nombreux comportements « affiliatifs » qui consistent en offrandes à d’autres enfants ou en sollicitations pour les faire participer à leurs jeux. Il s peuvent intervenir comme médiateurs dans les conflits de leurs camarades, mais aussi se montrer dominants pour récupérer un objet.

-          Les « dominants agressifs » ont des comportements affiliatifs moins nombreux, mais recourent beaucoup à l’agressivité.

-          Les « dominés craintifs » évitent les compétitions, ou les conflits ; Ils ont souvent des conduites de retrait social, mais adoptent aussi des comportements affiliatifs.

-          -Les « dominés agressifs » s’engagent dans les compétitions qui se passent mal pour eux, et ont recours alors aux conduites agressives.

Ces profils comportementaux, et notamment les conduites dominantes ou de soumission, deviennent de plus en plus stables à partir de l’âge de dix-huit mois.

On imagine sans peine les corrélations entre ces comportements et le niveau d’estime de soi. Les enfants « leaders » bénéficient de nombreuses occasions de valorisation : ils sont moins vulnérables émotionnellement et pourraient correspondre à des profils d’estime de soi haute et stable. Les enfants « dominants agressifs » ressemblent quant à eux davantage à des profils d’estime de soi haute et instable, avec une perception plus rapide des menaces sur leur leadership et des réactions plus vigoureuses pour défendre celui-ci, le tout accompagné d’un savoir-faire relationnel global moins bon.

EXTRAIT DU LIVRE : L’ESTIME DE SOI 

De la bibliothèque que Francesca http://devantsoi.forumgratuit.org/

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