25 avril 2015 ~ 0 Commentaire

MERES-FILLES, une relation à trois

EXTRAIT DU LIVRE :  

fleutiauxDe quoi parlent les femmes lorsqu’elles se retrouvent entre elles? De leurs maris, de leurs amants, de leurs enfants, de leur travail? Pas du tout. Leur sujet de prédilection, ce sont leurs mères! C’est à partir de cette constatation et parce qu’elles ne trouvaient que peu d’analyses sur ce thème que Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich se sont lancées dans cette vaste entreprise. Caroline Eliacheff est psychanalyste. Nathalie Heinich, sociologue. La première a quatre garçons, la seconde n’a pas d’enfants. Mais toutes deux ont des mères!

Comment aborder cette question sans tomber dans le livre de psychanalyse pur ou l’ouvrage de sociologie type? Elles ont eu l’idée de la traiter à travers la fiction. Elles ne se sont pas souciées de l’aspect esthétique ou artistique, seul les intéressait le contenu. Après tout, personne ne doute que Madame Bovary soit un chef-d’oeuvre de la littérature française. Mais qui se souvient qu’Emma avait une fille? Les deux complices signent un ouvrage passionnant, d’une grande limpidité. Le tableau qu’elles brossent de la maternité peut sembler sombre, mais à qui la faute? Aux écrivains et aux cinéastes bien sûr, qui préfèrent les mères et les filles se crêpant le chignon à celles qui s’aiment sans vague.

 Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich ont écrit un livre à deux mains. Elles nous ont donné un entretien à deux voix, chacune souscrivant aux explications de l’autre. Nous avons donc choisi de regrouper dans une seule réponse leurs propos respectifs.

 Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire un livre sur les relations entre mères et filles?

Caroline ELIACHEFF et Nathalie HEINICH. Nous nous intéressions au sujet, comme toutes les femmes, et nous n’avions trouvé que très peu de livres sur ce thème. Un jour, en déjeunant ensemble, nous avons décidé d’écrire l’ouvrage que nous désirions lire.

Comment expliquez-vous que la littérature psychanalytique sur les relations entre mères et filles soit si pauvre?

C.E. et N.H. Ce fut notre première découverte. Nous avons trouvé des témoignages bruts, sans aucune élaboration. Il existe Ma mère, mon miroir (Robert Laffont), le livre de la journaliste Nancy Friday qui pose des questions aux unes et aux autres. Et puis Les filles et leurs mères (Odile Jacob) d’Aldo Naouri. Et aussi Entre mère et fille: un ravage (Le Livre de poche) de Marie-Magdeleine Lessana, mais qui porte sur un très petit nombre de cas. Et c’est à peu près tout. Cette pauvreté tient des débuts de la psychanalyse. A l’époque, les relations mères-filles ont été déduites des relations mères-fils et n’ont pas été d’emblée traitées spécifiquement. Le complexe d’oedipe en particulier fut d’abord élaboré par Freud à propos des garçons.

Mais, depuis Freud, la psychanalyse a évolué.

C.E. et N.H. Aujourd’hui encore, il n’est pas tellement courant d’affirmer qu’il existe une spécificité mère-fille que l’on peut traiter indépendamment de la relation mère-fils. Une grande partie de la théorie psychanalytique est fondée sur la sexualité oedipienne. Mais ce qui fait la particularité des relations mères-filles, c’est qu’elles ne tournent pas autour d’un problème de sexualité mais d’un problème d’identité. Pour une fille, s’identifier à sa mère semble de prime abord facile puisque c’est une personne du même sexe. Mais c’est plus complexe que cela. Car il faut qu’elle s’identifie à sa mère pour se construire des repères, puis qu’elle s’en différencie pour devenir elle-même et acquérir sa propre personnalité.

Je vends ce livre ICI : http://bibliothequecder.unblog.fr/2014/09/24/meres-filles-une-relation-a-trois/

 

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