L’AMOUR EST UNE DROGUE DOUCE… en général
EXTRAIT DU LIVRE :
Si l’amour nous rend si heureux, c’est que, comme toutes les activités agréables de notre vie (…), il entraîne l’augmentation dans le cerveau du taux de dopamine. Or, cette substance euphorisante nous incite à désirer sans cesse plus de plaisir, plus de passion, et nous rend dépendants. Amoureux, nous partageons le sort du toxicomane qui ne vit que pour l’instant où il retrouvera ses paradis artificiels. A ceci près que notre drogue porte le prénom de l’être aimé…
L’ocytocine, l’hormone de l’attachement premier :
Si, en général, maman nous aime si fort, c’est grâce à l’ocytocine (il y a d’autres facteurs, bien évidemment!). Les femmes délivrent une grande quantité de cette hormone lors de l’accouchement, via les contractions utérines, comme c’est le cas lors de l’orgasme. La sécrétion d’ocytocine se poursuit durant la tétée, un déclencheur qui vaudra aussi lors de la vie sexuelle, avec la succion des seins. Certaines femmes atteignent ou frôlent l’orgasme ainsi, sous la bouche de leur partenaire comme… de leur bébé. L’idée est troublante pour les hommes, mais il n’en reste pas moins vrai que la biologie ignore l’identité des bouches. La démonstration en a été apportée récemment en image par deux chercheurs, Bartels et Zeki. Grâce à l’IRM (imagerie par résonnance magnétique) fonctionnelle, ils ont montré que les circuits qui s’illuminent à la vue de l’amant désiré ou du nourrisson chéri sont situés dans des zones anatomiquement connues pour être riches en récepteurs à l’ocytocine.
Une belle démonstration réalisée avec des brebis vierges a mis en évidence qu’elles s’attachaient au petit agneau qu’on leur confiait si on les imprégnait d’ocytocine Elles s’en occupaient comme de « bonnes petites mères » alors même qu’on ne pouvait les soupçonner d’avoir le souvenir d’un comportement maternel antérieur ou d’une imprégnation hormonale favorable consécutive à une gestation. Lors de l’accouchement, la sécrétion d’ocytocine est mêlée d’une sécrétion de vasopressine qui attache filialement (on ne la retrouve pas dans l’acte sexuel).
Même si c’est dans des proportions moindres, les pères n’échappent pas à l’imprégnation d’ocytocine lors du déferlement d’émotions et de sensations qui accompagnent l’accouchement. Cela explique le sentiment très particulier qui les anime lors de la naissance, la première fois qu’ils prennent leur enfant dans les bras. On leur a longtemps nié tout instinct maternel – et même mis en doute l’existence d’un instinct -, cependant au-delà de toute discussion terminologique, tout le monde convient aujourd’hui qu’il existe d’importantes modifications biologiques inhérentes à l’état de parent.
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