LA PEUR QUI VOUS SAUVE
EXTRAIT DU LIVRE :
De même que je considère toutes les émotions comme des signaux psychiques qui guident le comportement, je considère la peur comme étant une émotion – signal d’alarme.
Attardons-nous à cette analogie avec le monde matériel. Le rôle premier d’un signal d’alarme est d’attirer l’attention sur ce qui se passe, ici et maintenant. L’existence d’un signal d’alarme vise à prévenir une situation désagréable ou, au pire, une menace réelle pour la sécurité et pour la vie des personnes concernées. Dans notre environnement domestique, il y a différents types de « signal d’alarme ». Il y a, par exemple, celui de la minuterie du four à microondes et celui du détecteur de fumée. Il y en a d’autres possibles, dont la sonnerie du téléphone ou celle de la porte d’entrée, le klaxon d’une automobile, le « bip » de l’ordinateur qui refuse une donnée, le bruit ou la musique de mon réveille-matin, etc., mais pour l’instant ne retenons que les deux premiers. La première étape consiste à identifier spécifiquement le « signal d’alarme » entendu. La deuxième étape est de répondre adéquatement à ce signal. La sonnerie du micro-ondes, combinée à la minuterie ou à un détecteur de chaleur, existe pour éviter que la nourriture ne soit trop cuite ou pour éviter qu’on ne l’oublie dans l’appareil et qu’elle ne perde ses qualités alimentaires ou gustatives. Ignorer la sonnerie du micro-ondes entraîne généralement des effets de peu de conséquences, ce qui n’est pas nécessairement le cas avec le détecteur de fumée.
le fonctionnement satisfaisant ne se situe ni dans le fait de ne jamais éprouver une peur ni dans celui d’être toujours être en état de peur. Pour reprendre l’analogie avec le détecteur de fumée, je dirais que l’idéal n’est pas que ce signal d’alarme résonne en permanence ni qu’il demeure silencieux en cas d’incendie. L’idéal serait de développer une sensibilité suffisante pour éprouver une peur salutaire lorsqu’un risque ou un danger réel nous menace. L’idéal serait d’atténuer, par une capacité progressive de réponses sécurisantes, l’intensité initialement excessive de certaines peurs. La réalité, c’est que l’on ne choisit ni l’intensité ni le fait de ressentir ou non la peur, lorsqu’elle est déclenchée en soi. Subjective, mais indiscutable, la peur fait alors partie de la réalité vécue. Raison de plus d’en faire une alliée, c’est-à-dire d’entendre la peur pour en valider le bienfondé, de l’entendre pour y puiser la motivation d’une réaction appropriée et satisfaisante.
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