20 avril 2015 ~ 0 Commentaire

INTERVIEW DE MAURICE ZUNDEL

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Zundel et le silence

« Nous sommes au commencement du monde, toujours au commencement de la création. Chaque battement de notre coeur peut susciter une nouvelle étoile; chaque battement de coeur peut susciter une liberté encore endormie; chaque battement de notre coeur peut rayonner sur toute l’histoire et sur toutes les galaxies. Pourvu justement que nous entrions dans ce silence infini où l’on n’est plus qu’à l’écoute du silence éternel, où l’on s’échange avec ce Dieu caché en nous qui est la respiration de notre liberté, pour devenir avec lui une présence.

Cette présence cachée, présence diaphane, est une présence réelle qui ne s’impose jamais mais qui est offerte à tous comme une invitation à découvrir cet immense secret d’amour caché au fond de toute conscience humaine.

C’est le silence de toute la vie, au delà du contenu des mots, qui importe. Ce n’est pas ce que nous disons qui importe, mais c’est ce que nous ne disons pas. Notre parole doit aller de Dieu en nous à Dieu dans les autres.

La vie à tous les degrés ne peut conquérir sa valeur que dans le silence et le recueillement. Si cela est vrai de la vie physique, combien plus l’est-ce de la vie spirituelle. Il est impossible de communier avec Dieu sans écouter; si l’on n’écoute pas, on ne peut pas connaître Sa Volonté ».

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Zundel et la prière

« La prière est le mouvement de retour vers notre origine, qui nous permettra de nous faire nous-même origine. Dès qu’on s’approche de Dieu, on lui ressemble et, au lieu de rien subir, on devient source de tout.

La prière est donc essentielle à la vie, et c’est elle seule qui peut remonter le cours du mal et établir dans le monde le règne du Bien, s’il s’agit de retrouver ce Visage infini imprimé dans nos coeurs, si le Bien est Quelqu’un et non pas quelque chose.

La prière de demande n’est pas nécessairement une prière intéressée et égocentrique : elle peut devenir une prière entièrement pénétrée d’amour. Il arrive que des prières longues ne soient plus à la portée, ni de notre organisme épuisé, ni de notre esprit vidé de lui-même. Il arrive que nous ne puissions plus qu’être un cri vers Dieu qui retentit dans une forme semblable à celle-ci : «Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, aie pitié de nous».

Il est bien naturel que la faiblesse humaine, telle que nous l’éprouvons, jaillisse vers Dieu dans un cri d’espérance qui, finalement, deviendra une espérance théologale, une espérance non plus pour nous, mais pour lui.

Il y a la prière de l’émerveillement, la prière de louange et le Psautier qui est l’essence de la prière liturgique, qui nous touche par son humilité, par sa quotidienneté, la prière d’action de grâces, la prière d’adoration. Ce qu’il faut, c’est retrouver la dimension mystique, c’est retrouver la passion de Dieu, c’est comprendre que c’est lui qui est la Vie de la vie, que la substance de l’homme s’effrite, que sa dignité vole en éclats si elle ne repose pas sur la Présence infinie. Il y a la prière de Bach, de Mozart, de Beethoven, de Michel-Ange. Il y a la prière de tous les grands artistes, de tous les géants qui ont suscité la beauté et qui n’ont pu créer qu’en se dépassant, en se perdant de vue. Il n’est donc pas nécessaire de passer par les prières rituelles, tout admirables qu’elles soient.

Mais enfin, cette prière n’empêche pas la valeur immense de cette prière de la profession, du métier et de toutes les relations humaines. Il y a une prière sur la vie, une oraison sur la vie qui est infiniment précieuse, parce que la vie tout entière est sacrée et que rien n’est profane.

Il y a la prière sur les autres qui est indispensable à l’éclosion de la charité, car Dieu sait que, limités comme nous le sommes, il est inévitable que nos limites se heurtent réciproquement. Il y a l’oraison sur la vie, qui doit être constante et qui tient à la qualité du regard. Nous regarder c’est nous perdre. Regarder Dieu, c’est déjà entrer dans la Lumière. Le sens de la prière, c’est de focaliser notre regard sur Dieu en nous, dans les autres, dans l’univers, dans l’art, dans l’amour, en toutes réalités, car «toute réalité chantera – comme dit Patmore – et rien d’autre ne chantera ».

 

VIDEO de la pensée de ZUNDEL

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Zundel et la vraie joie 

« Le christianisme ne nous demande pas de quitter la terre pour regarder un ciel imaginaire, mais de devenir nous-même ce Ciel, de transfigurer notre vie en laissant transparaître en nous toute la lumière et toute la joie de Dieu. Il ne s’agit pas de nous détourner de la vie, mais d’y entrer, car c’est avant la mort que nous risquons d’être mort si nous refusons de faire de notre vie une création continuelle de grâce et de beauté.

Il ne s’agit donc pas d’apprendre à mourir, mais d’apprendre à vaincre la mort et de devenir une source jaillissante de vie éternelle au coeur de chacune de nos journées.

Être chrétien, c’est faire fleurir toutes les fleurs dans la certitude que l’amour aura le dernier mot !

C’est par là que nous affirmerons le règne de la grâce en étant gracieux nous même, en essayant d’écouter les autres autant qu’ils ont besoin de l’être pour qu’ils se sentent aimés et découvrent le prix de la vie, le trésor caché au fond de leur coeur qui est le Dieu vivant.

Dieu, s’il est vraiment la Vie de notre vie, il faut que ça se voie, que nous soyons pour tous l’accueil d’une amitié sans frontières. Alors, on porte Dieu et on communique sa joie en chantant  puisque, comme le dit saint Augustin : «Celui qui aime chante ».

 

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