QUI EST : Paul Guimard
C’était en 1992, douze ans avant que Paul ne s’achève tout à fait, qu’il avait tracé des lignes. Il avait commencé à se sentir mourir assez jeune encore et je n’avais pas imaginé un instant que préfigurait le retrait du compagnon que j’avais «de si près tenu et tant aimé» («Pauvre Rutebeuf», chanté par Léo Ferré) pendant un demi-siècle. Alors qu’aucun signe d’alarme n’était encore apparu, son héros y décrivait une sorte de suicide au ralenti. Paul avait laissé tomber parfois, à la légère et comme en passant, que ce livre constituait un peu son testament. Nous écoutions distraitement, nous entendions rarement. Les romanciers écrivent tant de choses! Et puis qu’aurions-nous fait?
Je cède ICI le livre :
LE MAUVAIS TEMPS de P.Guimard
Dans «Mon évasion», son autobiographie, la romancière et féministe rend un très bel hommage à son mari, l’auteur des «Choses de la vie», disparu en 2004.
Extraits
Pourquoi n’osions-nous pas proclamer que le féminisme n’était qu’une forme d’humanisme qui délivrerait enfin l’autre moitié de l’humanité de son esclavage millénaire? La réponse était déjà une évidence pour Paul. Il était finalement plus féministe que moi. «J’ai l’impression que tu es mûre pour écrire un essai sur les femmes, me dit Paul. «Le Deuxième Sexe» a déjà vingt-cinq ans! Les choses n’ont pas tellement changé mais c’est maintenant que ça bouge. C’est le moment… En plus, en t’écoutant tous ces temps-ci, il m’est venu l’idée d’un titre: qu’est-ce tu penserais ?