LA DEMOISELLE DU TELEPHONE
- Editeur : Universitaires
- Date de parution : 1976
- Genre : Biographie
- 219 pages
MOT de l’EDITEUR
Madeleine Campana, une petite bonne femme à la voix de stentor ;… j’ai été tragédienne et aussi la téléphoniste de Colette. En 1930, c’est la fin des années, folles. Paris s’agite, Paris travaille, Paris s ‘amuse ; tout Paris et le Tout Paris. Celui des jaquettes, des tracs et des hauts de forme, celui des chapeaux cloches et des tailles basses ; le salon de l’automobile écrasé par André Citroën, qui accueille « Gastounet », la Comédie française et ses monstres sacrés, Cécile Sorel, Segond Weber, les débuts d’Edwige Feuillère, de Pierre Dux.
avec l’assassinat de Paul Doumer et Gorgulov une époque va mourir ;
Au Central Gutember, c’st le Paris du téléphone manuel. Madeleine Campana, officie, vestale de la communication au service des privilégiés ; Paris est entre ses mains. Sur son buffet Paris clignote en centaines de petites lampes rouges.
… Vous avez demandé Marguerite Moreno ? Je vous la passe. Colette aussi bavarde qu’écrivante, se prend d’amitié pour sa téléphoniste. Aujourd’hui, je l’écoute qui me fait revivre ma petite enfance ; nous tournons ensemble les pages de l’album aux images fanées. C’est le bonheur d’autrefois, ses amours à la Henry Bordeaux, les chers visages en allés.
Eprouvons ensemble, voulez-vous, ce petit pincement au médaillon de notre cœur.
Un mot sur l’auteur : Madeleine Campana – Jacques Jaubert
Dans son autobiographie, La Demoiselle du Téléphone, Madeleine Campana décrit le Central Gutenberg (l’actuel bureau de poste de la rue du Louvre à Paris) à la fin des années 1920 : « Une salle immense comme la nef d’une cathédrale… Celle qui pénètre dans ce lieu saint ne voit que des dos sagement alignés, en arrière plantée sur un bureau surélevé, la surveillante trône. Les dos n’ont pas le droit de présenter leur figure sans autorisation… J’écoute, j’écoute, il faut parler plus fort que sa voisine pour se faire entendre. »
Les téléphonistes sont harnachées d’un casque, prise reliant au standard, micro style entonnoir, contrepoids dans le dos. Chaque téléphoniste gère une centaine d’abonnés, donc autant de prises (jacks). Les cadences sont souvent importantes.
Les téléphones ne disposent pas d’un cadran mais seulement d’une magnéto à manivelle pour appeler l’opératrice. L’abonné est alors mis en relation avec une opératrice à laquelle il donne le numéro demandé ainsi que le central dont il dépend (par exemple, « le 22 à Asnières »)1. Deux cas de figure peuvent alors se présenter :
- soit le correspondant est sur le même central et l’opératrice connecte directement la ligne ;
- soit le correspondant dépend d’un autre central et l’opératrice branche alors la ligne sur un autre central où une autre « demoiselle du téléphone » prend le relais.
RESUME du livre :
Le travail des demoiselles du téléphone était réputé éprouvant pour les nerfs, particulièrement en heure de pointe où malgré le faible nombre d’abonnés, les appels pouvaient être incessants. Cependant, dès les années 1900, elles disposaient de congés payés d’un mois, de tarifs réduits pour les billets de train et d’un médecin du travail. À Paris, en plus de leur salaire, elles recevaient une prime pour couvrir leurs frais de logement et une indemnité de repas.
EXTRAIT DU LIVRE – La demoiselle du téléphone – page 38
Mon père était tenace. Quinze jours auparavant, ce n’était pas pour ses affaires qu’il était parti, mais pour les miennes ; il n’était pas allé dans le Centre, mais à Paris, là, il avait fait la tournée de la famille pour être sûr que, si je persistais dans mes projets, personne ne m’accueillerait. Je devrais donc rentrer au bercail contrainte et forcée. Mais pour gagner la partie, il avait laissé ignorer aux siens son proche remariage. En Corse, à ce moment-là, on ne divorçait pas. A fortiori, on ne se remariait pas. A moins d’être veuf. Un homme vivant dans les bons principes devait toujours espérer que sa conjointe repentante reviendrait à la maison….
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