UNE FEMME
- Editeur : Gallimard
- Date de parution : 1987
- Genre : Biographie
- 94 pages + dossier images
MOT de l’EDITEUR
Le lundi 7 avril 1986, la mère d’Annie Ernaux s’éteint dans une maison de retraite. En trois ans, une maladie cérébrale, qui détruit la mémoire, l’avait menée à la déchéance physique et intellectuelle.
Frappée de stupeur par cette mort que, malgré l’état de sa mère, elle s’était refusé à imaginer, Annie Ernaux s’efforce de retrouver les différents visages et la vie de celle qui était l’image même de la force active et de l’ouverture au monde.
Quête du sens de l’existence d’une femme, d’abord ouvrière, puis commerçante anxieuse de » tenir son rang « , passionnée de lecture et pour qui s’élever » c’était d’abord apprendre « .
Mise au jour, aussi, de l’évolution et de l’ambivalence des sentiments d’une fille envers sa mère : amour et haine, culpabilité, tendresse et agacement, attachement viscéral et muet pour la vieille femme diminuée.
Dans La place, l’auteur évoquait son père. Les deux récits se recoupent, se complètent, mais l’éclairage change, ici plus charnel et contrasté.
L’écriture, précise et concrète, ressuscite d’une manière bouleversante cette mère qui était, pour sa fille, l’incarnation du Temps et de la condition sociale d’origine : » J’ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue. «
Un mot sur l’auteur : Annie Ernaux
Né(e) à : Lillebonne , le 01/09/1940
Agrégée et professeur de lettres modernes maintenant à la retraite, Annie Ernaux a passé son enfance et sa jeunesse à Yvetot, en Normandie. Elle est née dans un milieu social plutôt modeste : ses parents étaient d’abord ouvriers, ensuite petits commerçants. Contrairement à ses parents, Annie Ernaux allait régulièrement à l’école et apprenait bien. Elle a fait ses études à l’université de Rouen.
Elle est successivement devenue institutrice, professeure certifiée puis agrégée de lettres modernes. Elle a enseigné au début des années 70 au collège d’Evire à Annecy.
En 1984 elle a obtenu le prix Renaudot pour un de ses ouvrages à caractère autobiographique, « La Place ».
Très tôt dans sa carrière littéraire, Annie Ernaux a renoncé à la fiction pour revenir inlassablement sur le matériau autobiographique constitué par son enfance dans le café-épicerie parental d’Yvetot. À la croisée de l’expérience historique et de l’expérience individuelle, son écriture, dépouillée de toute fioriture stylistique, dissèque l’ascension sociale de ses parents (la Place, la Honte), son adolescence (Ce qu’ils disent ou rien), son mariage (la Femme gelée), son avortement (l’Événement), la maladie d’Alzheimer de sa mère (Je ne suis pas sortie de ma nuit), puis la mort de sa mère (Une femme), son cancer du sein (l’Usage de la photo, en collaboration avec Marc Marie). Elle écrit sur (mais non pas dans) la langue de ce monde ouvrier et paysan normand qui a été le sien jusqu’à l’âge de dix-huit ans, âge auquel elle a commencé, à son tour, à s’élever socialement.
RESUME du livre :
Annie Ernaux s’efforce ici de retrouver les différents visages et la vie de sa mère, morte le 7 avril 1986, au terme d’une maladie qui avait détruit sa mémoire et son intégrité intellectuelle et physique. Elle, si active, si ouverte au monde. Quête de l’existence d’une femme, ouvrière, puis commerçante anxieuse de « tenir son rang » et d’apprendre. Mise au jour, aussi, de l’évolution et de l’ambivalence des sentiments d’une fille pour sa mère : amour, haine, tendresse, culpabilité, et, pour finir, attachement viscéral à la vieille femme diminuée. « Je n’entendrai plus sa voix… J’ai perdu le dernier lien avec le monde dont je suis issue. »
EXTRAIT DU LIVRE – Une Femme – page 79
Son histoire s’arrête, celle où elle avait sa place dans le monde. Elle perdait la tête. Cela s’appelle la maladie d’Alzheimer, nom donné par les médecins à une forme de démence sénile. Depuis quelques jours, j’écris de plus en plus difficilement, peut-être parce que je voudrais ne jamais arriver à ce moment. Pourtant, je sais que je ne peux pas vivre sans unir par l’écriture la femme démente qu’elle est devenue, à celle forte et lumineuse qu’elle avait été. …
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