02 octobre 2014 ~ 0 Commentaire

L’INTERPRETATION DES SINGES

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  • Editeur :    Stock
  • Date de parution : 2001
  • Genre :  Roman
  • 680  pages

 

 

MOT de l’EDITEUR 

 Le roman débute par une étrange chasse à courre dans les bois de Meudon. Le professeur Sarastre, suivi de trois hommes à moto, traque et tue un jeune Arabe dont il porte le corps. Deux témoins ont assisté à la scène : Quentin le plus proche collaborateur de Saraste, et Aliocha, reporter d’une cinquantaine d’années, officiellement chargé d’enquêter pour son journal sur la disparition de plusieurs immigrés. En réalité, il surveille la clinique très discrète du professeur, qui abrite nombre de célébrités. Il apprend que Bayard, chef d’une secte dissoute est arrivé dans le plus grand secret. Laissé pour mort, défiguré, il vient se faire greffer un nouveau visage. Sarastre est un héritier du docteur Voronoff, qui réalisa dans les années vingt des greffes d’espèce animale sur l’homme. On découvre au fil des pages son incroyable projet. Il est contraint de fuir en Thaïlande puis en Australie pour poursuivre ses expériences. 

Un roman dans l’air du temps, nouant nombre de fils qui parcourent la fiction française, de la provocation sur les usages du sexe à la remise en cause du tabou entre les espèces. Sans oublier l’incontournable confiscation de l’humain par la technique : des chercheurs s’affranchissant de toutes les règles de déontologie et ne poursuivent que la perfection de leur art. Ici, le cobaye s’appelle Damien. Enfant, on lui a injecté de la cervelle de singe. Depuis, ses aptitudes et ses émotions s’en ressentent. Un roman ambitieux, écrit avec toutes les ruses de l’écrivain confirmé, que ses conventions d’écriture nous rendent agréable. Même si l’on peut déplorer ça et là des ficelles trop évidentes.

Un roman qui laisse toutefois plus intacte qu’il ne le croit la question de l’homme. Lorsque Damien et Hermione volent vers le secret de leurs origines, symboliquement situées chez les aborigènes, c’est dans l’extase du monde naturel qu’ils s’y livrent. A poser en dernière instance une sorte de vérité aborigène de l’humain, ce que l’on redécouvre au fond, c’est l’actualité du drame de Zarathoustra. La plus haute forme de l’esprit serait celle de l’esprit de l’enfant, dans l’absence du temps et l’innocence de ses jeux. Mais la vie ne connaît qu’elle-même, cet éternel retour du même. La sagesse de Zarathoustra, qui est de dire «oui» à tout, est d’abord son drame : seuls les animaux s’y abandonnent, à peine les singes et les enfants tels que nous les rêvons. Cette mystique de l’humanité comme monde de l’infra n’incarne que piètrement le mythe de l’unité de la vie. 

Un mot sur l’auteur :     Michel Braudeau

téléchargement (12)Né le 12 mai 1946 à Niort, Michel Braudeau est élevé à Nantes avant d’être envoyé en pension à paris et en Normandie. Sous l’influence de son grand-père, il découvre très tôt Proust, Montaigne, Stendhal, Gide et Rimbaud et avec eux « le bonheur de lire allongé sur un lit » quand les enfants de son âge soccupent de la « vraie vie ».

Mai 68, Michel Braudeau est à Paris, il vit toute l’effervescence de l’insurection et du vent nouveau qui se lève, mais se garde bien, par méfiance, d’adhérer à quelque parti que ce soit. Il sort diplômé de Sciences Politique et titulaire d’une maîtrise de linguistique générale. ll traduit le premier ouvrage de Noam Chomsky en France, Structures Syntaxiques (Seuil, 1969) ce qui lui permet d’entrer comme assistant aux Editions du Seuil. Il croise alors Lacan, Barthes ou Sollers et se lie d’amitié avec le génial peintre Robert Malaval. Il écoute Mozart ou Bartok et découvre le rock qui rempli son espace sonore encore disponible. David Bowie, les Rolling Stones ou Pink Floyd le marquent durablement : « ils sont tous mes frères d’armes, mes compagnons de larmes, mes saints protecteurs, tous au Paradis ». Le suicide, en 1980, de Robert Malaval marque pour lui la fin de cette « décénie de paillettes inoubliable ».

Trois ans auparavant Michel Braudeau a publié son premier roman : Vaulascar (Seuil, 1977 ; 1991) et est entré comme journaliste à l’Express. En 1980, il publie son second roman, Passage de la main d’or (Seuil, 1980).

En 1985, Michel Braudeau rejoint Le Monde, d’abord au service culture puis en tant que grand reporter ce qui abreuve sa soif de voyages : « cela reste à mes yeux le métier idéal, le plus vivant de tous ». Cette même année il publie Naissance d’une Passion (Seuil, 1985 ; 1995 – Prix Médicis). Il rejoint le comité de lecture de Gallimard en 1994, et en 1999 prend la direction de la NRF, la revue littéraire à laquelle il envoyait, adolescent, ses poèmes. La boucle est bouclée 

RESUME du livre  :  

Le poids de ce pavé a de quoi effrayer ; le titre, volontiers énigmatique, et la personnalité de l’auteur – directeur de la N.R.F. – également. Pourtant, rien qui freine véritablement la lecture de ces 680 pages, certes touffues, mais soutenues par une verve – et une verdeur – inépuisables.

Michel Braudeau traite un sujet grave, à résonances métaphysiques (pour résumer très sommairement : le devenir de l’âme et du corps, à la lumière de certaines dérives médicales). Il y distille un humour et une légèreté qui ne manquent pas de séduction. Mais certains lecteurs risquent fort de rester sur leur faim : la complexité du récit tourne parfois au fouillis, et les scènes de sexe se multipliant, on cherche vainement perspectives ou courants d’air dans ce jeu de marionnettes un peu vain. Certains y verront la marque d’un désespoir élégant, très « début de siècle » ; d’autres, le signe d’une pure et simple indigence de pensée. En tout cas, on aurait préféré voir cette virtuosité servir un propos plus personnel, et une littérature plus authentique. 

EXTRAIT DU LIVRE – L’interprétation des singes – page 111  

 Quentin me regarde d’un air idiot. Comme si j’étais soûl alors qu’il est celui qui boit. Je lui indique dans le fond de la salle un jeune homme, plus âgé qu’Aziz, en grande conversation avec lui autour du billard électrique Queen of Spades à moitié démonté. Je reconnais aussitôt en lui le personnage dont Quentin a eu une vision érotique un peu plus tôt par la fenêtre, en même temps que d’Hermione, mais je n’en dis évidemment rien….

Prix de vente :     20,00  €uros frais de port compris

S’adresser ici francoise-salaun@live.fr

 

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